Porphyre
 
Vincente, Gaston, Consuelo, Patsy et Achmet ouvrent large le cadre géographique de l’après-guerre, où langues et cultures sont brassées. Cette nouvelle jeunesse – allégorie des grands conflits mondiaux, qui ont massacré et déséquilibré les esprits du XXème siècle – va devoir affronter, au travers d’un enchainement de drames, véritable « Weltschmerz ». Voilà l’enjeu de Porphyre, roman d’Éléonore Niquille, poétesse-romancière née en 1897, dans la chagallienne Vitebsk, d’un père fribourgeois et d’une mère issue d’une famille polonaise d’officiers tsaristes. Ce roman – qui tient le lecteur en haleine jusqu’au bout – représente une véritable découverte : troisième volet d’une saga, commencée dans le roman Transmettre et continuée dans L’archange qui boitait, avait été mystérieusement délaissé. Il a été retrouvé vers la fin des années quatre-vingts aux Archives Littéraires Suisses, à Berne, par Grazia Bernasconi – Romano qui a œuvré afin qu’il soit édité et connu.
 
 
Format de poche (13 × 19 cm)
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Le pouls de l'univers et le rythme des mondes
 
Née à Vitebsk d’une mère d’origine polonaise et d’un père gruérien qui deviendra précepteur dans la famille du tsar, la poète et romancière Éléonore Niquille (1897-1957) est arrachée à sa Russie natale dans sa petite enfance et élevée par sa grand-mère dans le village de Charmey. Cette épreuve de l’exil entraînera chez elle une insondable nostalgie apprivoisée grâce au ressourcement dans la nature et dans la foi, qui toutes deux nourriront son œuvre.
Après des études classiques à Fribourg – les lettres antiques constitueront un autre ferment de son écriture – et quelques années d’enseignement en France, elle retrouve la Suisse et publie, dès l’irruption du second conflit mondial, plus d’une quinzaine de romans, recueils poétiques ou traductions d’auteurs orientaux. À travers ses textes où elle exprime les brisures de son être tout en cherchant à les dépasser, elle s’anime d’un sens de l’universel qui érige la littérature en « vigile » salvatrice face à un siècle fracturé par les guerres.
Cet ouvrage collectif est le premier consacré à la vie et à l’œuvre de cette écrivaine oubliée. Il retrace son destin singulier, situe sa voix dans l’histoire littéraire et interroge sa postérité. Par touches, il dessine le portrait d’une autrice attachante partagée entre inspiration intime et aspiration universaliste, regard distant sur la vie culturelle locale et appel lancinant d’une «flûte au loin».


Textes de Grazia Bernasconi-Romano, Pauline Goetschmann, Jean Rime et Pierre Rime.

Œuvres de Marion Canevascini, Guy Oberson, Isabelle Pilloud, Gisèle Poncet, Flaviano Salzani ainsi qu’Aloys Niquille, père d’Éléonore.

Cet ouvrage est publié à l’occasion de l’exposition «Éléonore Niquille, poète et romancière – Entrevisions» présentée au Musée de Charmey du 10 décembre 2023 au 31 mars 2024.